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LE ZEBULOMETRON

« Le Zébulométron à double espadragobimolette dentée rageusement, aurait fort bien pu remplacer la classique poinçonneuse à tickets de métro si notre très éminent collègue, le professeur Schtonckbull, ne lui avait trouvé une utilisation infiniment plus poétique et moins terre-à-terre : observer les étoiles… »

Ainsi débutait ou à peu près, la description de l’improbable engin destiné à nous propulser à la vitesse de la lumière – jeunes inventeurs intrépides – au panthéon des créateurs géniaux, astronomes en herbe de notre petit club naissant, jusqu’aux confins de l’Univers…

Aussi personne ne vous en voudra de trouver cette intro aussi peu crédible qu’énigmatique. 

D’autant que votre déroute demeurera espérons-le sans témoin, à moins que vous n’éprouviez le besoin masochiste de sortir cette tirade au beau milieu d’une rame du dit métro en pleine heure de pointe, un entonnoir sur la tête.

S’ensuivait le dessin au crayon d’une machine assez improbable – style Shadok flamboyant – armée de toute la puissance ostentatoire et conquérante d’une locomotive à vapeur surgie des limbes nauséabondes de l’ère industrielle – mais sans les roues.

Avouons que même pour des ingénieurs débutants, en terme de poinçonnage ça avait fière allure, mais faisait cher le trou (noir).

C’est pourtant ainsi qu’est née ma passion pour les astres.

Quant à observer le ciel avec cette merveille, il fallait avoir la foi… nous n’en manquions pas.

Car sa monture était mue par la seule force de nos petits doigts, du bout de deux tiges à molettes, qui actionnaient des engrenages tremblotants – d’où le surnom affectueux du Zébulo-machin. Molettes assez malencontreusement placées pour nous forcer toujours à quelque contorsion ou génuflexion pour garder l’oeil à l’oculaire (mais depuis que les instruments ont changé d’échelle on a inventé l’escabeau 😉 un fameux progrès pour ajouter au torticolis l’acrobatie noctambule et le danger de se rompre le cou !).

Nous étions en 1973 au Lycée de la Bugellerie à Poitiers. Avec un camarade de classe tout aussi passionné, nous venions de créer le club d’astronomie du Lycée, après avoir convaincu non sans peine l’administration de financer un engin extraordinaire à nos yeux adolescents : un télescope géant hyper-lumineux de 115mm de focale pour 900mm de diamètre (ou bien était-ce le contraire… qui s’en souviendrait à présent ?)

En tout cas une formidable machine à remonter le temps – comme nous ne le savions pas encore – et à transcender les années, ce que j’ai découvert depuis.

Bon prince, je vous épargnerai provisoirement le récit par le menu des quarante années qui s’ensuivirent – mais ayez toutes les raisons de le craindre : vous ne perdez rien pour attendre.

Toutefois même si la plupart des réalisations suivantes ne furent pas que de pures inventions, parfois de simples améliorations – et pas toujours des réussites – j’en assume néanmoins pleinement la paternité (ce que même notre gouvernement n’ose garantir pour les brevets qu’il nous délivre, avec cette légendaire retenue qui fait sa force).

Venons-en donc au fait :

(« Donc » est l’un de mes nombreux tics de langage, de même que « de même » et ainsi qu’ « ainsi » ; si vos nerfs résistent à cela, c’est que vous êtes fait(e) pour me suivre dans de multiples pérégrinations. Dans le cas contraire vos nuits y perdront beaucoup ce que vous aurez peut-être la chance de gagner en amour – c’est pourquoi vous ne m’arracherez pas la moindre larme compatissante)

Ce blog parlera de ces princesses des mille et une nuits à la beauté céleste qui emplissent d’étoiles les yeux des astronomes – ces figures mythologiques drapées dans leurs voiles diaphanes, ces nébuleuses fantomatiques – qui habitent leurs pensées le jour et hantent leurs nuits jusqu’en leurs rêves les plus secrets : compagnes énigmatiques autant qu’inaccessibles qui toujours se dérobent à leur compréhension et que pourtant sans relâche ils courtisent

Le fil conducteur en sera cette passion jamais éteinte pour l’astronomie, bien des années après que feu le Zébulométron ait rendu l’âme de son dernier boulon, expiré son ultime cliquetis, au terme de bien des voyages intersidéraux, jalonnés de bien des aventures sous bien des cieux de notre si petite, si précieuse et si merveilleuse planète.

(Je vous parlerai un jour du Belzébutométron – mon prochain télescope – mais une autre fois car je n’en ai pas encore fini avec sa gestation ! ;))

3 réflexions sur “Accueil RODSKY

  1. Bonjour,

    En recherchant la définition du Zébulométron,sur internet, je ne m’attendais pas à retrouver cette définition avec la précision que l’on en m’avait donné il y a de nombreuses années : celle d’un collègue de travail Lyonnais.

    Je viens de lui en reparler dernièrement et me disait que cette définition ne pouvait être connue que des initiés.

    Mais qui est donc ce fameux collègue avec qui j’entretiens d’excellente relation car tellement sympathique ?

    Je fais passé le message codé suivant :

    Avez-vous des nouvelles de GO ?

    Vous comprendrez peut-être… moi, je ne suis que le messagé.

    Cordialement,.

  2. Est ce bien raisonnable de transmettre les secrets de cette machine infernale aux communs des mortels
    Entre fer à repasser et objet contondant la divulgation des plans pourrait bien changer la face du monde
    Le ralentissement voir le freinage qu’elle engendrerai sur l univers stopperait son expansion…
    Quelles conséquences ?
    Quels événements collatéraux ?
    Quelles singularités surgiraient ?
    Et surtout nouq ne serions plus maîtres de nos destins
    Fâcheux, n’est il pas !

    • Pas bien raisonnable j’avoue.
      Cela ne sonne pas très sérieux non plus comme page de présentation…
      Bah ! Ma mauvaise réputation n’est plus à faire dans ce village !
      Je croyais cependant que les plans avaient disparu corps et bien dans le naufrage postapocaliptozébulométrique ?
      Se pourrait-il qu’ils aient survécu par quelque diablerie qui me ferait diablement plaisir ?
      Certes ils ne seraient pas à mettre en toutes les mains… mais à moi tu pourrais bien me le dire ?!

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